Sebastien Aufranc alias Sez est né en 1983 à Bienne.

Dès l’adolescence, il se passionne pour le graffiti, le street art et la communication visuelle. Il termine ses études à l’école romande d’arts graphiques en 2004. Au cours de ses yoyages, à travers les cultures et origines diverses, le désir de s’exprimer par un autre médiateur que le langage devient essentiel et le graffiti est un fil conducteur dans sa démarche artistique.

 

L’artiste joue avec la technique mixte où il mélange le spray et l’acrylique au gré de ses travaux. Il jongle avec les supports, peint sur la toile et des matériaux de récupération comme le bois, le métal et le carton, liens communs aux voyages à travers le monde. Son travail est un flirt entre l’abstrait et le figuratif, entre la peinture et le graffiti.

 

 

TRAVAUX

Dans ses œuvres, qui sont influencés par de nombreux voyages à travers différents pays et cultures, des motifs tels que parures amérindiennes, masques ou totems se mélangent avec des couleurs et techniques de la peinture moderne.

 

Ses travaux ont un grand potentiel à captiver le spectateur. Ceci est dû, d’un coté, à la symbolique amérindienne et africaine, qui invite le spectateur à s’attarder sur les œuvres et à s’y perdre grâce à la force créative qui leur est propre. En même temps, une actualisation de la thématique a lieu, dans le sens où l’artiste s’éloigne de façon délibérée du coloris habituel, ce qui correspond à une rupture avec la vue traditionnellement jetée sur ces peuples indigènes.

 

Sebastien se sert de techniques de peinture modernes, qu’il utilise de manière contrastive. Ainsi, les contours nets, qui semblent avoir leur origine dans les dessins animés, s’opposent aux couleurs de graffiti qui coulent les unes dans les autres. En se servant du carton-pâte comme support, l’artiste parvient à une nouvelle actualisation de la thématique des masques, dans le sens où le matériel carton renvoie à la forme moderne et commercialisée du bois. Ancien et moderne se mélangent et se combinent dans une union fructueuse, qui ne se complète uniquement avec le regard du spectateur. C’est ici que s’opère un processus de réactivation du savoir collectif sur les origines de l’humanité et le besoin continuel de l’être humain de se parer – et par là de se mettre en avant tout en paraissant différent.

 

Finalement, les œuvres de l’artiste renvoient à la société moderne qui se caractérise par une diversité culturelle et une richesse d’iconographies distinctes, qui se mélangent ici et là pour permettre des interprétations toutes nouvelles.

 

 

MASQUES

Les masques en carton,  décorés de motifs inspirés de cultures africaines et amérindiennes nous rappellent les richesses iconographiques d’un savoir collectif auquel nous sommes constamment confrontés: les mixités culturelles d’aujourd’hui.

 

Un film tourné en Amazonie en 2015 est projeté sur les masques disposés en trophées. L’animation, répétée en continu, crée le mouvement et détourne leur fonction d’objets simplement décoratifs en objets de cérémonie. Les masques paraissent animés et plongent le spectateur dans un monde indigène, tribal et mystérieux quasi intemporel.